C’était lors d’un séminaire, nous étions entre l’apéritif et les amuse-bouches ...

Et là, je me suis fait piéger !

Non pas que je ne m’y étais pas préparé, aux joutes verbales, mais là, j’ai vraiment été pris par surprise :

- « Voici un petit problème pour vous les consultants ... Imaginez un chasseur, nu, en plein désert, avec pour seule compagnie un fusil et deux cartouches. »

Mouiii ... ça commence bien ...

- « Ce cher homme a un vice... »

Tiens donc, cela ne m’étonnait qu’à moitié : déjà être nu dans un désert ;-)

- « Il désire fumer ... mais pas n’importe quoi : une bonne pipe ! »

... ?

- « Alors ... comment fait-il ? »

Quoi ? C’est tout ?
Pas d’autres éléments ?
Mais c’est quasiment impossible !
Une aberration intellectuelle aurait dit certaines personnes !

Je ne vous raconte pas la séance de brainstorming active, aidée par quelques verres ... qui déboucha sur la sentence : ton problème n’est pas un problème, on va te le démontrer !

Mais tout en est-il qu’après dix bonnes minutes d’échanges infructueux et stériles, notre bon chef de chantier, tout en sourire, nous donna la solution :

  • Nous avons donc un chasseur qui souhaite fumer une pipe mais qui n’a ni l’ustensile idoine, ni le tabac, ni de feu.
  • Bien.
  • Il a tout de même un fusil.
  • Il voit passer une première panthère.
  • Il épaule, vise et tire.
  • Trop vite sans doute.
  • Il la loupe.
  • Il prend la loupe et il la pose par terre.
  • Un peu plus tard, il voit passer une deuxième panthère (ou peut-être est-ce la même que la première qui repasse par là).
  • Il épaule, vise et tire, et cette fois la tue.
  • Il prend alors la panthère morte par la queue, la fait tournoyer autour de sa tête.
  • Sachant que le diamètre d’un cercle est de 2 x Pi x Rayon, et qu’en l’occurrence Rayon = panthère, nous avons donc 2 Pi panthère, soit deux pipes en terre.
  • Le chasseur pose l’une des deux pipes par terre et casse l’autre qui est superflue.
  • Il l’émiette et avec les miettes, il fait trois tas : un tas haut, un tas moyen et un tas bas.
  • Il prend le tabac, en bourre la pipe qu’il avait sauvée, reprends la loupe, se trouve une petite clairière et avec un rayon de soleil judicieusement intercepté par la loupe, il allume sa pipe.
  • Voilà, CQFD !

Vous vous en doutez, notre conteur fut copieusement arrosé avec l’eau des carafes !

C’est la moindre des choses, non ?

P.-S.

Ce genre de tour de langue n’est malheureusement pas vraiment traduisible dans une autre langue ...
Mais je suis sûr qu’il y a des gens très biens qui ont du avoir un jour un neurone excité qui les a menés à écrire des textes similaires dans d’autres langues  !